L’historique de la Recomp’
Janvier 2013 : Étudiants et professionnels obtiennent le grade Master : c’est une grande victoire pour la profession ! L’orthophonie passe donc de 4 à 5 ans d’études mais la profession est toujours reconnue à Bac+2 dans la FPH.
Juin 2015 : Le Gouvernement propose un reclassement des orthophonistes à Bac+3. Les professionnels décident de faire une grève générale, y compris des activités de formation (cours, stages, examens, soutenances).
Le décret est finalement retiré, la grève n’a pas lieu.
Juillet 2015 : Malgré de multiples interpellations, les Ministères restent silencieux quant à une possible revalorisation. Plus de 160 parlementaires déposent des questions écrites dans leurs assemblées respectives, à notre sujet.
Novembre 2015 : Une mobilisation nationale est prévue à Paris le 17 novembre, plus de 800 étudiants et orthophonistes devaient y participer. Cette manifestation est annulée en raison des tragiques événements survenus le 13 novembre.
Janvier – Février 2016 : L’intersyndicale des orthophonistes et la FNEO sont reçues par le cabinet du Ministère des Affaires sociales et de la Santé afin de leur annoncer l’ouverture imminente des négociations avec des groupes de travail qui auront pour thème “L’attractivité des métiers de la rééducation dans la Fonction Publique Hospitalière”.
Les professions concernées sont : les masseurs-kinésithérapeutes, les ergothérapeutes, les orthophonistes, les orthoptistes, les diététiciens, les pédicures-podologues et les psychomotriciens.
L’intersyndicale et la FNEO sont exclues des négociations : seules les 5 grandes centrales sont invitées à participer : CGT, CFDT, FO, SUD, UNSA.
Une succession d’actions sont mises en place entre février et mai 2016.
Mars 2016 : Début de l’ouverture des négociations avec plusieurs groupes de travail qui portent sur :
- 1er axe : les primes d’attractivité. Le 8 avril 2016 et le 18 mai, deux propositions différentes sont faites par le Ministère des Affaires sociales et de la Santé.
– Proposition du 8 avril : Proposition d’une prime mensuelle de 120 euros bruts aux seuls orthophonistes et masseurs-kinésithérapeutes de la FPH. De plus, elle ne concernerait pas l’ensemble des orthophonistes. En effet, pour en bénéficier, il faudrait remplir de nombreuses conditions : exercer dans une zone avec « un risque significatif de fragilisation de l’offre de soins » ; être titulaire ; que la proposition de primes soit faite par les directeurs d’établissements et acceptée par les directeurs d’ARS. Enfin, cette prime ne durerait que trois ans.
– Proposition du 18 mai : Proposition d’une prime de 250 euros par mois pendant trois ans. Cette prime serait proportionnelle au nombre d’heures travaillées, seulement pour les nouveaux orthophonistes qui exercent dans une zone sous tension.
Pourquoi la FNEO est opposée aux primes ?
Les systèmes de primes créent des inégalités entre les orthophonistes, les services et les zones géographiques. De plus, elles ne sont pas prises en compte dans le calcul de la retraite et sont l’expression de la précarisation des carrières et des emplois. Elles sont également souvent réservées aux titulaires de la FPH, alors que les hôpitaux, dans une volonté de diminuer le nombre de fonctionnaires, refusent de plus en plus la titularisation des orthophonistes, les contraignant souvent à occuper des emplois précaires. Qui plus est, face à des salaires de base inadaptés (1,03 SMIC pour les orthophonistes ayant un diplôme reconnu Bac+5), celles-ci ne peuvent rien régler.
- 2e axe : l’exercice mixte avec le statut de fonctionnaire, le 18 mai 2016
- 3e axe : les grilles salariales des métiers de la rééducation le 17 et 24 juin 2016. Le Ministère des Affaires sociales et de la Santé propose un reclassement des orthophonistes à Bac+3.
Mai 2016 : Face à l’absence de réponse de la part du Gouvernement concernant la pénurie d’orthophonistes dans la FPH, professionnels et étudiants de Tours décident d’une grève des activités de formation. Les étudiants ne passent pas leurs partiels à la date prévue.
3 et 24 juin 2016 : Deux mobilisations des étudiants et professionnels se tiennent devant le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.
24 juin 2016 : Le Gouvernement propose à nouveau un reclassement à Bac+3, refusé par les orthophonistes.
Octobre 2016 : À l’initiative des étudiants et de la FNEO : mobilisation des étudiants avec la participation et le soutien des professionnels, pendant tout le mois d’octobre, à raison de quatre mobilisations par semaine, en régions.
3 novembre 2016 : Mobilisation nationale de tous les étudiants et orthophonistes dans chaque région, afin de clore le mois d’octobre. L’intersyndicale rencontre au Ministère des Affaires Sociales et de la Santé ses interlocuteurs habituels, « sans mandat pour négocier » avec toujours la même fin de non-recevoir, de la part de la Ministre et de son chef de cabinet.
5 décembre 2016 : Groupe de travail sur l’attractivité des métiers de la rééducation.
Le Ministère réitère ses propositions concernant les primes et l’exercice mixte, et annonce un reclassement en deux étapes : équivalant globalement à un Bac+3 en 2017 et à un Bac+4 en 2019. Même l’évolution projetée en 2019 n’est pas à la hauteur des compétences et du niveau d’études des orthophonistes, qui rejettent unanimement ces propositions. En effet, accepter un niveau Bac +3, même s’il s’agit d’une revalorisation, signifie accepter d’être rémunéré bien en-deçà des compétences des orthophonistes, ce qui n’est pas souhaitable au regard de notre niveau d’études.
2 février 2017 : Mobilisation sur les réseaux sociaux et envois massifs de cartes-lettres au Président de la République, au Premier Ministre, à la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé. Cette mobilisation a pour but de montrer l’opposition des orthophonistes aux mesures proposées.
7 mars 2017 : Mobilisation massive de 600 étudiants et professionnels à Paris, dans les rangs de la manifestation des professions de santé et de leur exercice hospitalier.
Relais médiatique de TF1, au JT de 20h, au sujet des orthophonistes et des problématiques se répercutant sur les étudiants et leur formation.
16 mars 2017 : Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière : les organisations syndicales refusent unanimement le projet de décret. Le Gouvernement doit proposer un nouveau texte sous 30 jours.
27 mars 2017 : Nouveau Conseil Supérieur et adoption du décret, malgré :
- Des amendements déposés par les organisations syndicales et un refus à nouveau unanime de ces derniers concernant le décret
- La grève des professionnels et de nombreux étudiants
- Des mobilisations en régions durant le week-end précédent, et le jour J
9 août 2017 : Parution du décret n°2017-1263 relatif au classement indiciaire applicable aux corps de personnels de rééducation de la catégorie A* de la FPH.
Reclassement indiciaire en trois temps (2017, 2018 et 2019) pour arriver à un salaire équivalant à un Bac+3.
21 décembre 2017 : Parution du décret n°2017-1737 (article 142) modifiant l’échelonnement indiciaire du décret précédent, repoussant d’un an le « reclassement » (l’augmentation de 2018 s’effectuera en 2019, celle de 2019 en 2020).
29 mars 2018 : Suite aux deux précédents décrets jugés complètement inefficaces à résoudre la problématique, l’intersyndicale obtient un rendez-vous au Ministère des Solidarités et de la Santé grâce à ses mobilisations en régions. C’est finalement la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) qui la reçoit, n’ayant pas d’autre mandat que d’appliquer les procédures et d’écouter « au nom du nouveau Gouvernement, les revendications des orthophonistes ». Ce rendez-vous a été vécu comme humiliant par l’ensemble de la délégation.
Janvier 2019 : Suite à son conseil d’administration du 12 et 13 janvier, la FNEO décide de lancer son Projet d’Appel aux Structures. Le but est de contacter toutes les structures médico-sociales et sanitaires de France, afin de recueillir des données concrètes sur le nombre de postes vacants en orthophonie, et leurs répercussions directes sur les patients et orthophonistes en libéral. Les départements ont été répartis entre les différentes associations locales d’étudiants en orthophonie, et la campagne d’appel est à ce jour en cours.
* : Masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, psychomotriciens, orthophonistes et orthoptistes